Amoris laetitia – L’amour dans le mariage – Notre amour quotidien – Sans faire étalage ni fanfaronner
Changer de paroisse

Amoris laetitia – L’amour dans le mariage – Notre amour quotidien – Sans faire étalage ni fanfaronner

Famille

Publié le 18 avril 2020

97. Vient ensuite l’expression perpereuomai, qui indique la gloriole, le désir de se montrer supérieur pour impressionner les autres par une attitude pédante et quelque peu agressive. Celui qui aime, non seulement évite de parler trop de lui-même, mais en plus parce qu’il est centré sur les autres, il sait se mettre à sa place sans prétendre être au centre. Le mot suivant – physioutai – a un sens très proche, parce qu’il indique que l’amour n’est pas arrogant. Littéralement il exprime qu’on ne se ‘‘grandit’’ pas devant les autres ; et il désigne quelque chose de plus subtil. Il ne s’agit pas seulement d’une obsession de montrer ses propres qualités, mais, en plus, on perd le sens de la réalité. On se considère plus grand que ce que l’on est parce qu’on se croit plus ‘‘spirituel’’ ou plus ‘‘sage’’. Paul utilise ce verbe d’autres fois, par exemple pour dire que « la science enfle » alors que « la charité édifie » (1Co 8, 1b). C’est-à-dire que certains se croient grands parce qu’ils sont plus instruits que les autres, et ils s’appliquent à être exigeants envers eux et à les contrôler ; alors qu’en réalité ce qui nous grandit, c’est l’amour qui comprend, protège, sert de rempart au faible, qui nous rend grands. Il l’utilise également dans un autre verset, pour critiquer ceux qui sont ‘‘gonflés d’orgueil’’ (cf. 1Co 4, 18) mais qui, en réalité, font plus preuve de verbiage que du vrai ‘‘pouvoir’’ de l’Esprit (cf. 1Co 4, 19).

98. Il est important que les chrétiens vivent cela dans la manière de traiter les proches peu formés à la foi, fragiles ou moins solides dans leurs convictions. Parfois, c’est le contraire qui se passe : les soi-disant plus évolués dans la famille deviennent arrogants et insupportables. L’attitude d’humilité apparaît ici comme quelque chose qui fait partie de l’amour, car pour pouvoir comprendre, excuser, ou servir les autres avec le cœur, il est indispensable de guérir l’orgueil et de cultiver l’humilité. Jésus rappelait à ses disciples que dans le monde du pouvoir chacun essaie de dominer l’autre, c’est pourquoi il dit : « il n’en doit pas être ainsi parmi vous » (Mt 20, 26). La logique de l’amour chrétien n’est pas celle de celui qui s’estime plus que les autres et a besoin de leur faire sentir son pouvoir ; mais « celui qui voudra être le premier d’entre vous, qu’il soit votre esclave » (Mt 20, 27). La logique de domination des uns par les autres, ou la compétition pour voir qui est le plus intelligent ou le plus fort, ne peut pas régner dans la vie familiale, parce que cette logique met fin à l’amour. Ce conseil est aussi pour les familles : « Revêtez-vous tous d’humilité dans vos rapports mutuels, car Dieu résiste aux orgueilleux mais c’est aux humbles qu’il donne sa grâce » (1P 5, 5).