Ce 15 août 2022, fête de l’Assomption de Marie, nous célébrons les cent ans de la proclamation de Notre-Dame comme patronne principale de la France : une occasion de prier pour notre pays et ses dirigeants.
Prière pour la France (Mgr Pontier)
Dieu qui veille sur notre monde,
regarde le pays où tu nous as donné de vivre :
accorde à tous ses habitants de rechercher le bien commun,
qu’il y ait parmi nous plus de justice.
Que ceux qui exercent le pouvoir dans notre pays,
le fassent avec sagesse,
toi, Père, qui porte au creux de tes mains le cœur des hommes,
et garantis les droits des peuples ;
Et que sur la terre de France,
placée sous la protection de la Vierge Marie dans le mystère de son Assomption,
s’affermissent avec ta grâce
la sécurité et la paix,
la prospérité et la liberté religieuse,
Et dans le monde entier plus de bonheur et de paix.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen.
Mgr de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France, nous rappelle également un autre anniversaire : le 23 août 1942, le cardinal Jules Saliège, archevêque de Toulouse, faisait retentir son appel à la conscience chrétienne et humaine, contre les rafles des Juifs décidées par le gouvernement de Vichy.
La voix du cardinal Saliège a atteint beaucoup de cœurs et d’esprits, et encouragé une authentique résistance aux mesures inhumaines prises par le gouvernement et exécutées par la police. De nombreux Juifs ont trouvé́ abri dans des monastères, des couvents, des maisons religieuses, des presbytères, chez des fidèles. A quatre-vingts ans de distance, cette voix mérite de retentir encore. Puisse‐t‐elle exprimer encore et toujours le meilleur de la conscience catholique et nous encourager tous à choisir d’être des serviteurs de l’œuvre de Dieu et à résister à tout endormissement de nos consciences.
La lettre du Cardinal Saliège
Et clamor Jerusalem ascendit
Lettre pastorale du Cal Jules Saliège sur la personne humaine, 23 août 1942
« Mes très chers Frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnait des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé́ à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe‐t‐il plus ? Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié́ de nous.
Notre‐Dame, priez pour la France.
Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé́ et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.
France, patrie bien aimée, France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine, France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.
Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement. »
Jules‐Géraud Saliège, Archevêque de Toulouse, 13 août 1942