Pasto de la Santé : gardons le lien
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Pasto de la Santé : gardons le lien

DiocèseSanté

Publié le 23 mars 2020

Tout d’abord, nous habitons une maison commune et la première évidence, qui est d’ailleurs une des formes de charité et de fraternité, c’est de respecter les règles de solidarité citoyenne qui nous ont été données à tous. Je dirais que c’est notre première façon d’être en adéquation avec l’Evangile. Cet Evangile qui nous rappelle, de par l’incarnation même du Fils de Dieu, que nous sommes tous vulnérables et interdépendants.

La deuxième évidence est que, concernant les établissements, l’aumônier –  avec son équipe – est, comme le stipule la charte des aumôneries relevant de la fonction publique hospitalière – l’aumônier est un agent public quelque soit son mode d’exercice (salarié ou bénévole). A ce titre il est donc soumis à l’autorité du directeur et au règlement intérieur de l’établissement. La deuxième évidence est donc le respect des consignes données par le chef d’établissement. Pour nous, en ce moment, c’est : aucune visite. Chaque aumônier a pris contact avec les directions pour connaitre les consignes qui leur sont destinées, et celles-ci peuvent évoluer au fil des jours.

La troisième évidence est que, pour autant, nous n’abandonnons pas nos sœurs et frères qui sont à l’intérieur de ces établissements. Puisque nous ne pouvons pas aller rencontrer des personnes fragilisées dans les hôpitaux, les cliniques, les EHPAD, à domicile aussi, soyons inventifs pour maintenir des liens de solidarité. Devant l’anxiété et la psychose qui grandissent, nous devons être attentifs aux personnes isolées et dépendantes. Alors, un échange téléphonique, un mail pour ceux qui ont un moyen internet, et, pour ceux qui ne peuvent décrocher seuls le téléphone, veillons à ne pas surcharger le personnel, alors ce sera une petite carte envoyée, une image avec une prière envoyée. Toutes ses possibilités peuvent être une autre façon de visiter et d’être Présence du Christ Ressuscité.

Bien sûr, nous restons avec une permanence téléphonique en lien avec les services hospitaliers pour toute présence nécessaire à la réponse de toute forme d’urgence. (fin de vie, détresse spirituelle). Dans le cas d’un déplacement, nous devrons adapter notre écoute et nos rites aux conditions en vigueur : respect des règles et consignes de barrières sanitaires, (se laver les mains, garder la distance d’un minimum d’un mètre et tout ce que le personnel soignant imposera). Pour les éventuelles célébrations de funérailles qui seraient permises par l’hôpital : peu de personnes présentes, et conformément à ce qui est déjà vécu au sein des paroisses dans ce contexte sanitaire. (par exemple le rite de l’eau n’est pratiqué que par le célébrant). Ce type d’intervention exceptionnelle ne contrevient pas au devoir de confinement annoncé par le Président de la République hier soir. En revanche, il faudra le justifier avec la déclaration sur l’honneur téléchargeable du site du gouvernement ou une auto-déclaration sur papier libre ou en présentant son badge de l’hôpital.

Nous pratiquons donc  l’accompagnement téléphonique et même les prières par téléphone y compris par exemple, la prière de recommandation qui est un possible alternatif à la demande du sacrement des malades. De toute façon, aucune démarche, aucune présence ne peut se faire si non en lien, en accord, avec le cadre du service dans lequel se trouve la personne, y compris celui du service mortuaire.

N’oublions pas, dans nos prières, les soignants : médecins, le personnel para médical, déjà très fatigués et depuis très longtemps ! Il y a aussi tous les proches des personnes malades qui doivent redoubler de prudence. N’oublions pas les ambulanciers, les pompiers, les personnes qui sont quotidiennement sur le pont, ainsi que leurs enfants, leurs familles à qui nous pouvons aussi, peut être, offrir de l’aide et un soutien.

Enfin, on tirera sans doute à postériori des conclusions positives : des nouvelles nécessités de comportement en Famille, en Eglise, en peuple ; de plus grandes prises en compte de l’importance de la santé et de sa prévention à courte et longue échéance, de l’importance de la responsabilité et de la solidarité collective, de respect réciproque, mais déjà  cette crise doit quotidiennement, dans le présent,  nous apprendre à rester – debout- en êtres vivants, en êtres d’Espérance, en êtres humains –  en êtres toujours plus humains !

Chaque chrétien se trouve dans son appartement, dans sa chambre, dans sa maison, comme dans une cellule d’un grand monastère au milieu de notre monde, il est uni par la prière, soutenu et confiant dans l’Eucharistie célébrée en privé par les prêtres, cette Eucharistie qui est Présence Vivante et agissante au milieu du peuple. Chaque service de cette Eglise, accordé spirituellement à cette Présence, porte plus particulièrement ceux qui lui sont confiés et donc pour nous, ce sont  les personnes malades, les personnes handicapées, les personnes âgées et tous ceux qui les entourent en leur portant le soin dont ils ont besoin. Nous n’oublions pas aussi les familles et les personnes qui n’ont pas de logement défini et celles qui sont en déplacement et dont la santé est encore plus précaire.

Personnellement, je reste en lien avec tous les aumôniers et les bénévoles pour répondre à leurs questions, les encourager, les stimuler dans leur recherche d’une adaptation de la Pastorale. Notre rôle est aussi de faire preuve de solidarité en conseillant de ne pas surcharger les services sanitaires et hospitaliers.

Prenez soin de vous, et de ceux et celles qui vous sont confiés !

Gardons notre ESPERANCE ! Comme dit Paul dans sa lettre aux Romains : « l’ESPERANCE  ne déçoit pas. »