Amoris laetitia – L’amour dans le mariage – Notre amour quotidien – La patience
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Amoris laetitia – L’amour dans le mariage – Notre amour quotidien – La patience

Famille

Publié le 15 avril 2020

La patience

91. La première expression utilisée est makrothymei. La traduction n’est pas simplement « qui supporte tout », parce que cette idée est exprimée à la fin du v. 7. Le sens provient de la traduction grecque de l’Ancien Testament, où il est dit que Dieu est « lent à la colère » (Ex 34, 6 ; Nb 14, 18). Cela se révèle quand la personne ne se laisse pas mener par les impulsions et évite d’agresser. C’est une qualité du Dieu de l’Alliance qui appelle à l’imiter également dans la vie familiale. Les textes dans lesquels Paul utilise ce terme doivent être lus avec en arrière-fond le Livre de la Sagesse (cf. 11, 23 ; 12, 2.15-18) : en même temps qu’on loue la pondération de Dieu pour donner une chance au repentir, on insiste sur son pouvoir qui se manifeste quand il fait preuve de miséricorde. La patience de Dieu est un acte de miséricorde envers le pécheur et manifeste le véritable pouvoir.

92. Avoir patience, ce n’est pas permettre qu’on nous maltraite en permanence, ni tolérer les agressions physiques, ni permettre qu’on nous traite comme des objets. Le problème survient lorsque nous exigeons que les relations soient idylliques ou que les personnes soient parfaites, ou bien quand nous nous mettons au centre et espérons que notre seule volonté s’accomplisse. Alors, tout nous impatiente, tout nous porte à réagir avec agressivité. Si nous ne cultivons pas la patience, nous aurons toujours des excuses pour répondre avec colère, et en fin de compte nous deviendrons des personnes qui ne savent pas cohabiter, antisociales et incapables de refréner les pulsions, et la famille se convertira en champ de bataille. C’est pourquoi la Parole de Dieu nous exhorte : « Aigreur, emportement, colère, clameurs, outrages, tout cela doit être extirpé de chez vous, avec la malice sous toutes ses formes » (Ep 4, 31). Cette patience se renforce quand je reconnais que l’autre aussi a le droit de vivre sur cette terre près de moi, tel qu’il est. Peu importe qu’il soit pour moi un fardeau, qu’il contrarie mes plans, qu’il me dérange par sa manière d’être ou par ses idées, qu’il ne soit pas tout ce que j’espérais. L’amour a toujours un sens de profonde compassion qui porte à accepter l’autre comme une partie de ce monde, même quand il agit autrement que je l’aurais désiré.