Amoris laetitia – L’amour dans le mariage – Notre amour quotidien – L’amour supporte tout
Changer de paroisse

Amoris laetitia – L’amour dans le mariage – Notre amour quotidien – L’amour supporte tout

Famille

Publié le 27 avril 2020

118. Panta hypoménei signifie supporter, dans un esprit positif, toutes les contrariétés. C’est se maintenir ferme au milieu d’un environnement hostile. Cela ne consiste pas seulement à tolérer certaines choses contrariantes, mais c’est quelque chose de plus large : une résistance dynamique et constante, capable de surmonter tout défi. C’est l’amour en dépit de tout, même quand tout le contexte invite à autre chose. Il manifeste une part d’héroïsme tenace, de puissance contre tout courant négatif, une option pour le bien que rien ne peut abattre. Cela me rappelle ces paroles de Martin Luther King, quand il refaisait le choix de l’amour fraternel même au milieu des pires persécutions et humiliations : « Celui qui te hait le plus a quelque chose de bon en lui ; même la nation qui te hait le plus a quelque chose de bon en elle ; même la race qui te hait le plus a quelque chose de bon en elle. Et lorsque tu arrives au stade où tu peux regarder le visage de chaque homme et y voir ce que la religion appelle ‘‘l’image de Dieu’’, tu commences à l’aimer en dépit de [tout]. Peu importe ce qu’il fait, tu vois en lui l’image de Dieu. Il y a un aspect de la bonté dont tu ne peux jamais te défaire […]. Voici une autre façon d’aimer ton ennemi : lorsque tu as l’occasion d’infliger une défaite à ton ennemi, c’est le moment de ne pas le faire […]. Lorsque tu élèves le niveau de l’amour, de sa grande beauté et de sa puissance, tu cherches à vaincre uniquement les mauvais systèmes. Les individus qui sont pris dans ce système, tu les aimes, mais tu cherches à vaincre le système […]. Haine contre haine ne fait qu’intensifier l’existence de la haine et du mal dans l’univers. Si je te frappe et tu me frappes et je te frappe en retour et tu me frappes encore et ainsi de suite, tu vois, cela se poursuit à l’infini. Evidemment, ça ne finit jamais. Quelque part, quelqu’un doit avoir un peu de bon sens, et c’est celui-là qui est fort. Le fort, c’est celui qui peut rompre l’engrenage de la haine, l’engrenage du mal […]. Quelqu’un doit être assez religieux et assez sage pour le rompre et injecter dans la structure même de l’univers cet élément fort et puissant qu’est l’amour ».[114]

119. Dans la vie de famille, il faut cultiver cette force de l’amour qui permet de lutter contre le mal qui la menace. L’amour ne se laisse pas dominer par la rancœur, le mépris envers les personnes, le désir de faire du mal ou de se venger. L’idéal chrétien, et particulièrement dans la famille, est un amour en dépit de tout. J’admire parfois, par exemple, l’attitude de personnes qui ont dû se séparer de leur conjoint pour se préserver de la violence physique, et qui cependant, par charité conjugale qui sait aller au-delà des sentiments, ont été capables de leur faire du bien – même si c’est à travers d’autres personnes – en des moments de maladie, de souffrance ou de difficulté. Cela aussi est un amour en dépit de tout.