Stupeur et émotion nous saisissent à nouveau en voyant une autre cathédrale terriblement endommagée par les flammes. Quelle que soit la cause de cet incendie, nous mesurons la vulnérabilité de nos églises mais aussi la charge symbolique qu’elles véhiculent, au-delà des frontières religieuses. J’assure de notre communion fraternelle et de notre prière les catholiques du diocèse de Nantes, qui n’ont plus ni évêque, ni cathédrale habitable…
Les églises de pierre sont des lieux bénis et précieux, dont le confinement nous a appris ce que la privation représentait pour la vie de la communauté. Mais l’Esprit du Dieu Vivant habite d’abord les temples que nous sommes, chacun. La fragilité des églises dit la fragilité de l’Église. Mais au moment où nous l’éprouvons, les paroles de Jésus nous reviennent en mémoire, qui promet aux apôtres que « les puissances de la mort ne prévaudront pas contre l’Église » (Mt 16, 18).
La désolation passée, cet incendie nous est une invitation à continuer de bâtir et de rebâtir sans cesse, non pas une Église « faite de mains d’hommes » (Ac 7, 48) mais la Cité Sainte, le Royaume de Dieu, c’est-à-dire à accueillir la Sainteté qu’Il veut nous donner en partage. C’est elle qui a conduit nos ancêtres à bâtir ces joyaux que sont les cathédrales qui élèvent vers le Ciel le regard des hommes.
+ Pierre-Antoine Bozo
Evêque de Limoges