À l’École de prière pour les enfants 2020, saint Joseph a été choisi comme compagnon.
« Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu » Matthieu (5,8) avec cette invitation : « Comme saint Joseph, préparons une maison à Jésus. »
Trois mots ont illustré nos trois jours d’École de prière : juste, solide et confiant.
Pour la fête de saint Joseph travailleur, je vous convie à une balade réflexion à partir de ces trois mots et des trois vertus théologales.
Juste : la vertu de charité
Dans l’évangile de saint Matthieu (1.19) nous lisons : « Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. »
Joseph est défini comme homme juste.
Quelle est son attitude ?
Les psaumes utilisent 32 fois le mot juste.
Quelques exemples :
- Pour dire la récompense du juste :
- PS 63.11 Le juste trouvera dans le Seigneur joie et refuge, et tous les hommes au cœur droit, leur louange.
- Pour le jugement de Dieu :
- PS 142.02 N’entre pas en jugement avec ton serviteur : aucun vivant n’est juste devant toi.
- Pour définir les actions de Dieu :
- PS 144.17 Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu’il fait. Et bien d’autres versets compléteraient la liste.
Un verset des Actes des apôtres résume bien l’attitude de l’homme juste : Act 13.39 par Jésus, tout homme qui croit devient juste. « Tout homme qui croit devient juste ».
Ainsi, juste est plus proche de l’idée d’ajustement que de justice dans le sens commun actuel. Joseph, le charpentier, ajuste les morceaux de bois entre eux pour les constructions qu’il effectuait. Joseph, le juif suivait les préceptes de la loi de Moïse, fidèle à la parole et à la prière, ajusté à Dieu par la foi. Joseph, le croyant ne veut pas faire de tort, il est ajusté à l’amour.
Matthieu 22, 35-40
… L’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement.Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi‐même.
De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »
Dans ma vie, comment suis‐je ajusté ? Comment aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme de tout son esprit ? Comment aimer mon prochain comme moi‐même ?
Solide : la vertu d’espérance
Ce mot, dans la Bible, est souvent le qualificatif de quelque chose : bouclier, nourriture, etc.
Saint Joseph, charpentier peut être considéré comme un bâtisseur. Dans le livre des Proverbes, au chapitre 24 verset 03, on peut lire : « Avec la sagesse on se bâtit une maison, avec l’intelligence on la rend solide, »
Comment saint Joseph peut‐il être défini ? Avait‐il la sagesse ? L’intelligence ?
Saint Luc nous raconte :
2,21‐ 24 : « Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception. Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier‐né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. »
Puis un peu plus loin 2, 41‐42 : « Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. »
En effectuant les prescriptions de la loi du Seigneur transmise par Moïse aux hébreux, saint Joseph, avec la sainte Vierge, font preuve de sagesse et d’intelligence spirituelle. Sagesse de la foi nourrit par la prière des psaumes et la lecture de la parole de Dieu. Intelligence de la pratique religieuse qui montre notre amour au Seigneur (crainte). Il bâti une maison solide dans son cœur. C’est par la première Alliance.
Mais aussi, ces actes nourrissent l’espérance. L’espérance d’être sauvé, d’être aimé, moi mais aussi l’humanité entière. Saint Paul traduit bien cette espérance dans la lettre aux Hébreux 6.18‐20 : « Dieu s’est ainsi engagé doublement de façon irrévocable, et il est impossible que Dieu ait menti. Cela nous encourage fortement, nous qui avons cherché refuge dans l’espérance qui nous était proposée et que nous avons saisie. Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au‐delà du rideau, dans le Sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur, …» Saint Paul nous parle de l’Alliance nouvelle par Jésus Christ.
Aussi cette prière de saint François de Sales, souvent réciter en neuvaine, peut nous aider à garder cette espérance. En effet, c’est souvent dans la difficulté, même matérielle que l’espérance et la foi sont éprouvées.
N’est‐ce pas une marque de sagesse, d’intelligence de s’appuyer sur du solide ? L’Eglise et ses sacrements, ses saints ?
« Glorieux Saint Joseph, époux de Marie, accordez‐nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par le cœur de Jésus‐Christ. O vous, dont la puissance infinie s’étend à toutes nos nécessités et sait nous rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de Père sur les intérêts de vos enfants. Dans l’embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance; daignez prendre sous votre charitable conduite cette affaire importante et difficile, cause de nos inquiétudes. Faites que son heureuse issue tourne à la gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs. Ainsi soit‐il »
Confiant : la vertu de foi
Dans les Evangiles sur la vie de saint Joseph, ce sont ses songes qui sont les plus racontés. Comme tout travailleur, Joseph dort. Et comme il est ajusté à Dieu, celui‐ci lui parle dans ses rêves. Quoi de plus normal !
Lisons l’évangile de Matthieu au chapitre 1 :
18 Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
19 Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
20 Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;
21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est‐à‐dire : Le‐Seigneur‐sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
22 Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
23 Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu‐avec‐ nous »
24 Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse,
Puis au chapitre 2 :
13 Après leur départ, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève‐toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là‐bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » 14 Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
15 où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Et enfin toujours au chapitre 2 :
19 Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte
20 et lui dit : « Lève‐toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. »
21 Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël.
Trois songes pour avertir saint Joseph, et à chaque fois il se met en route, confiant en la parole entendue. Cette confiance, cette foi nous pouvons que la contempler. Comment dans ma vie, je fais confiance à Dieu ? Quelle est mon attention à l’écoute ? De la parole ? Des signes ? Des autres ? …
Dans ces passages des Evangiles, nous constatons que saint Joseph
se repose. Le repos est bon pour notre santé. Il fait parti de notre
cycle physiologique quotidien, du travail et du repos.
Voilà ce qu’en dit le pape François dans la revue Prier de janvier‐ février 2018 :
« Le repos est bon, aussi, pour notre santé spirituelle ; ainsi nous
pouvons écouter la voix de Dieu et comprendre ce qu’il nous
demande…En tant que chrétien nous sommes nous aussi appelés, comme Joseph, à préparer une maison à Jésus…J’aime saint Joseph, parce que c’est un homme fort et silencieux. Sur mon bureau j’ai une image de saint Joseph en train de dormir…et quand j’ai un problème, une difficulté, j’écris un billet et je le mets sous saint Joseph, pour qu’il le rêve. Cela veut dire : qu’il prie pour ce problème. »
Et pour conclure je propose cet extrait de l’homélie du Pape Paul VI, le mercredi 19 mars 1969 qui résume bien l’apport de saint Joseph dans notre vie chrétienne.
« Saint Joseph est le type évangélique que Jésus, après avoir quitté l’atelier de Nazareth pour entreprendre sa mission de prophète et de maître, annoncera comme programme pour la rédemption de l’humanité. Saint Joseph est le modèle des humbles que le christianisme élève à de grands destins. Saint Joseph est la preuve que pour être bon et vrai disciple du Christ, il n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses; qu’il suffit de vertus communes, humaines, simples, mais authentiques.
Saint Joseph est donc pour nous un exemple que nous chercherons à imiter; … Et puis nous invoquerons saint Joseph pour le monde, sûrs que dans ce cœur maintenant comblé d’une sagesse et d’une puissance incommensurables réside encore et pour toujours une particulière et précieuse sympathie pour l’humanité entière. Ainsi soit‐il. »
Le 1er mai est un jour de pèlerinage dans plusieurs sanctuaires dédié à saint Joseph. À Kermaria avec les filles de Jésus, ou à Cotignac, et bien d’autres encore. Nous pouvons nous unir avec tous les pèlerins confinés en priant avec les mots de Mgr Léon Soulier.
« Joseph, on t’appelle le juste, le charpentier, le silencieux…
Moi, je veux t’appeler mon ami.
Avec Jésus, ton fils et mon Sauveur,
Avec Marie ton épouse et ma mère,
Tu as ta place dans mon cœur,
Tu as place dans ma vie.
Prends ma main et conduis‐moi lorsque l’ombre et la nuit rendent mes pas incertains.
Toi qui as cherché le Seigneur,
Toi qui l’as trouvé, dis‐moi où il est !
Dis‐moi où il est quand les jours succèdent aux jours,
Remplis de travail et de soucis ou de solitude et d’ennui !
Dis‐moi où il est quand l’épreuve et la souffrance sont le pain quotidien !
Dis‐moi où il est quand l’espérance relève mon courage et m’invite à avancer avec plus d’entrain !
Dis‐moi où il est quand mon cœur veut l’aimer, lui le premier et les autres, avec lui et en lui !
Dis‐moi où il est quand on vient près de moi chercher réconfort, amitié et joie !
Joseph, mon ami, toi qui as cheminé à travers les rayons et les ombres,
Apprends‐moi à rencontrer le Seigneur dans le quotidien de ma vie.
Toi, le témoin étonné de l’action de l’Esprit,
Aide‐moi à reconnaître ses merveilles et à lui être soumis.
Toi, le grand attentif aux besoins des tiens,
Garde bien ouverts mon cœur et ma main. Amen. »