Historique
Changer de paroisse

Une des fondations monastiques les plus anciennes de France !

Au moment de décider d’un avenir pour l’abbaye il n’est pas inutile de se plonger dans son histoire, tant le passé éclaire l’avenir, les racines développées au fil des siècles pouvant laisser présumer des fruits à attendre pour la période à venir. Parmi ces racines, celles de la fondation sont primordiales. St Eloi est à l’initiative de cette fondation au 7ème siècle. Au moment de sa naissance sa mère tourmentée par des douleurs excessives fit venir un prêtre qui d’après St Ouen, auteur d’une vie de St Eloi, lui dit : « Ne craignez rien, car le Seigneur daignera bénir l’enfant dont vous allez devenir la mère. Il deviendra un homme saint, sera l’élu de sa nation, et on le nommera un prêtre illustre dans l’église du Christ. » L’avenir allait en effet confirmer cette prophétie. St Eloi se distinguait par sa maîtrise des arts du feu, tout particulièrement l’orfèvrerie, mais surtout par son honnêteté sans faille, sa profondeur spirituelle et son souci extrêmement incarné des plus pauvres à qui il voue l’essentiel de sa vie. Notamment, il contribuait régulièrement au rachat des captifs et n’hésitait pas pour ce faire à solliciter le roi pour obtenir des espèces sonnantes et trébuchantes allant jusqu’à sacrifier sa ceinture et ses chaussures quand nécessaire. St Ouen écrit encore : « Une multitude de pauvres venait à lui chaque jour comme les abeilles arrivent à leur ruche ». Très tourné vers les fins dernières et le salut éternel, il fit un jour la demande au roi Dagobert : « Que votre sérénité daigne me céder ce domaine, afin que j’y construise une échelle pour elle et pour moi, au moyen de laquelle nous puissions l’un et l’autre monter au ciel ». Ainsi débute l’histoire de l’abbaye qui se veut avant tout un lieu pour gagner son ciel, au travers notamment de la prière d’intercession des moines bénédictins qui s’est élevée sans interruption pendant plus de 11 siècles.

L’histoire du monastère fut ponctuée par des combats et invasions qui entrainèrent régulièrement sa reconstruction. C’est ainsi que les bâtiments conventuels actuels datent du XVIIème. L’abbatiale pour sa part fut préservée pour l’essentiel et remonte au XIIème. Notons qu’au moment des invasions barbares qui inquiétaient l’abbaye St Martial de Limoges, l’abbaye de Solignac a servi pendant deux ans d’abri pour le saint tutélaire du diocèse. Solignac demeure avec Aubazine, située dans le diocèse voisin de Tulle, la dernière abbaye restant aux Limousins. La renaissance de ce lieu pétri de prières et de contemplations est un enjeu crucial pour permettre de témoigner aux générations à venir non seulement de la foi des Limousins, mais aussi de leur capacité à bâtir des édifices à la beauté saisissante.

Après une restauration tant morale et spirituelle que matérielle et architecturale par la congrégation des moines de St Maur, les derniers moines sont chassés au moment de la Révolution. Depuis, différents usages se sont succédés, pour l’essentiel profanes, l’abbaye ne renouant avec un accueil de religieux qu’à l’issue de la seconde guerre mondiale (oblats de Marie-Immaculée puis Communauté du Verbe de Vie).

Depuis 2004, l’abbaye est vide. Les oblats en cèdent la propriété en 2011 au diocèse qui depuis cherche une solution pour réanimer ce lieu multiséculaire et si emblématique. La piste actuellement étudiée est celle de l’accueil d’une fondation monastique bénédictine. Ce qui serait un beau clin Dieu !