Le temps de la pauvreté et l’exclusion
En février 1857, la famille est logée gratuitement dans une pièce appelée « le Cachot ». C’est une ancienne cellule de prisonnier. Une seule pièce de 16 mètres carrés, sombre et malsaine, leur servira de cuisine et de chambre pour 6 personnes. On leur prête un lit, pour le père et la mère, et un autre lit, pour les quatre enfants. Ils disposent aussi d’une malle et de quelques tabourets. Marquée et meurtrie par tous les évènements qui ont conduit les siens au banc de la société, Bernadette souffre d’un double sentiment d’exclusion.
Dans son village, d’abord. On la montre du doigt comme celle qui habite « le cachot ». Et, depuis que son père a fait une semaine de prison, on dit qu’elle est la fille du « voleur Soubirous ».
Dans sa paroisse, ensuite. Tous les dimanches, elle va à la messe, mais, contrairement à ses camarades elle n’est toujours pas admise à communier. En effet, la maladie et le travail la tiennent éloignée de l’école. C’est ainsi que, malgré ses 14 ans, elle ne sait ni lire ni écrire ni s’exprimer en français. Elle ne parle que le patois de Lourdes (Le bigourdan). Or le catéchisme s’apprenait en français. C ‘est son désir de faire sa première communion.
A partir de janvier, elle ira à l’hospice des sœurs qui font aussi école (les sœurs de l’instruction chrétienne de Nevers). Elle va régulièrement, avec sa sœur et des amies de son âge, ramasser du bois mort pour se chauffer dans le glacial cachot.
Ce qui arrive à Bernadette, c’est ce que nous sommes tous invités à découvrir dans notre propre vie. «Quelle que soit ta pauvreté, tes épreuves, ta détresse, reste debout, ne perds pas l’espoir. Lève-toi et marche! Dis-toi que tu as du prix pour Dieu, tu comptes pour Lui. Dieu s’adresse à toi aujourd’hui avec cette promesse à laquelle il restera à jamais fidèle : ′′J’ai gravé ton nom sur la paume de mes mains…tu as tant de prix pour moi!′′ (Isaïe 49, 16)
Prends un moment pour prier avec les mots de Bernadette :
« J’ai espéré en vous Seigneur. Soyez ma maison de refuge car vous êtes ma force… Celui-ci me suffit… Jésus seul pour richesse »