« Les périodes troublées de notre histoire génèrent le meilleur et le pire. Il en est ainsi de ce temps particulier de lutte contre la pandémie et de fortes tensions. C’est le moment ou jamais de chercher, non pas à sauvegarder notre bien-être et notre pré carré, mais à viser haut, à donner un surplus de sens à notre vie en nous mettant à la suite de Jésus-Christ… Le temps du confinement, plein de privations, de complications et de frustrations peut faire de nous des grognons tristes. Il peut à l’inverse stimuler notre prière, notre quête de Dieu, notre amour fraternel, une charité inventive, dans « le don désintéressé » de nous-mêmes.
C’est ce à quoi je vous invite, quels que soient votre état et vos conditions de vie. Nous éprouverons alors la vérité de cette parole de Jésus : « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac. 20, 35). Or nous avons tous quelque chose à donner, fût-ce l’offrande de notre prière, de nos souffrances ou de notre solitude…. Le confinement nous laisse beaucoup de possibilités pour mettre en oeuvre les deux grands commandements qui n’en font qu’un, de l’amour de Dieu et du prochain… Nous n’aurons hélas plus accès pendant quelques semaines à la messe dominicale. Cependant les églises resteront ouvertes, nous aurons accès à la paix qu’on trouve dans la maison de Dieu et à sa présence réelle dans le Saint Sacrement, devant lequel il est beau d’aller prier lorsque c’est possible… Nous sommes confinés, mais ni notre Foi ni notre Charité ni notre Espérance ne le sont ! Nous sommes privés de la messe, mais ni de la présence, ni de l’amour de Dieu, même si nous aspirons à retrouver dès que possible l’accès au rassemblement de la communauté et à la table eucharistique. Prions les uns pour les autres, gardons confiance dans le Seigneur qui nous invite à ne pas avoir peur. Merci à tous ceux qui, de manière visible ou cachée, oeuvrent à la vie de l’Église, au soutien de la vie fraternelle, en particulier au service des plus démunis. »
Pierre-Antoine BOZO
Evêque de Limoges
30 octobre 2020